Ce colloque s’inscrit à l’intérieur d’un travail que nous réalisons avec des chercheurs membres ou associés au CECOJI depuis 2017 et qui a pour thème général le droit comparé des libertés.
Nos analyses devront confirmer la double intuition que nous avons depuis le début de cette aventure. Celle d’abord qu’il existerait un commun irréductible en matière de droits de l’Homme, au-delà et malgré toutes les différences de cultures et de traditions juridiques. Celle ensuite que le droit comparé des libertés et droits fondamentaux peut parvenir à « réconcilier » ou à penser ensemble et par le bas les différentes traditions juridiques. Nous nous interrogeons, depuis le début de cette aventure, sur la question de savoir s’il est possible de fonder sur un comparatisme étendu à un grand nombre de systèmes juridiques, les éléments d’une théorie générale des libertés, autrement dit un « droit commun » qui ne soit pas de l’ordre de la pure spéculation, mais bien fondé empiriquement, un peu dans le prolongement de ce qu’avait entrepris il y a quelques années Mireille Delmas-Marty dans le cadre de ses enseignements au Collège de France.
L’épreuve qui a été choisie pour mettre en pratique cette méthodologie de la critique autocentrée est celle de la pandémie de Covid 19. Cette analyse viendra en premier (Partie I), puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’extraire du fonctionnement concret de chacun de ces systèmes et de tirer de leur comparaison des éléments concordants permettant de fonder sociologiquement une conception universalisable des droits de l’Homme. Après cela, nous nous efforcerons d’expliquer qu’à de rares exceptions près, la promesse de l’universalisme n’a pas été tenue et que ce demi-échec peut s’expliquer par des causes structurelles, tenant à la remise en cause des fondements de la société dans laquelle nous vivons (Partie II).
Programme :
8h30 : Accueil café
9h00 : Ouverture de la journée d’études par Dominique Breillat, CECOJI, Université de Poitiers
9h10 – 9h 30 : Propos introductifs : En attendant Socrate : le laboratoire imaginaire du droit, Céline Lageot, CECOJI, Université de Poitiers & Jean-Jacques Sueur, Chercheur associé au CECOJI
Partie I – La production de l’universel : analyse critique des effets de la pandémie Covid 19 et des normes classiques de libertés
9h30 : Chine, Claire Joachim, CECOJI, Université de Poitiers
9h50 : Turquie, Mehmet Bayram, Université Akdeniz
10h10 : Inde, Zaïnab Chandra, Chercheur associé au CECOJI
10h30 : Le contrôle des ingérences liées à la lutte contre la pandémie de Covid 19 par la Cour européenne des droits de l’homme, Yannick Lecuyer, Université d’Angers
11h00 – 11h45 : Première table ronde autour d’un café
11h50 : De la Déclaration universelle des droits de l’homme aux Conventions internationales catégorielles : érosion ou renforcement de l’Universel ?, Florian Aumond, CECOJI, Université de Poitiers
Partie II – L’universalisme en procès : l’énonciation problématique des droits. Les controverses dans la controverse
14h00 : Le procès de l’énonciation problématique des droits peut-il être fait à René Cassin ?, Jean-Jacques Sueur, Chercheur associé au CECOJI
14h20 : Aux sources des déclarations des droits : Jellinek versus Boutmy, réactualiser un vieux conflit, Eric Puisais, Université Catholique de l’Ouest
14h40 : Le droit naturel, possible remède à la crise de l’universalité des droits de l’homme ?, Michel Levinet, Université de Montpellier
15h00 : Féminismes universalistes et féminismes différentialistes, une polémique sans fin ?, Christine Baron, Université de Poitiers
15h20 : L’enseignement du droit comparé : Les méthodologies employées par les comparatistes constituent-elles un obstacle à la reconnaissance de l’universalisme des droits de l’Homme ?, Céline Lageot, Université de Poitiers
15h45 – 16h30 : Deuxième table ronde autour d’un café
16h30 : Propos conclusifs, Laurence Burgorgue-Larsen, Université Sorbonne
Informations complémentaires
Lieu : Amphithéâtre Rousseau, 43, place Charles de Gaulle à Poitiers